الخميس، 5 أبريل 2018

Le Père Goriot : L’incipit du roman

نشرت من طرف : Unknown  |  في  أبريل 05, 2018


Le Père Goriot



L’incipit du roman

La mise en place d’un cadre vraisemblable.
·                     Le lieu :– L’auteur fait référence à un lieu précis, situé dans Paris, « entre le Quartier latin et le faubourg Saint-Marceau ». Balzac connaît bien ce côté de Paris pour y avoir vécu.
– Il resserre un peu plus le cadre, pour se concentrer sur la pension, dirigée par Madame
Vauquer, qui lui donne son nom. Cette inscription dès le début dans la pension donne l’impression d’un huis-clos, comme dans la tragédie. La pension est bourgeoise, mais très bon marché. Balzac choisit d’ancrer son roman dans un milieu modeste.
·                     L’époque :
– 1819 : date de début de l’histoire. Restauration.
1814-1830 : après le Premier Empire (Napoléon 1er), qui s’effondre en 1814, c’est Louis VXIII qui arrive au pouvoir. Monarchie de droit divin, mais avec deux chambres parlementaires, qui votent les lois (le roi les propose). Louis XVIII avait montré une certaine évolution dans sa conception du pouvoir. En 1824, qd il meurt, c’est Charles X qui lui succède, avec un esprit beaucoup plus étroit. Cela mène à la révolution de juillet 1830, qui veut faire tomber ce souverain réactionnaire. Puis, monarchie de juillet, avec Louis-Philippe.
Et c’est une quinzaine d’année avant la date d’écriture et de publication du roman.
Ce sont les éléments qui permettent à l’auteur d’indiquer les caractéristiques du monde dans lequel prend place son roman. (fonction d’ancrage dans l’univers romanesque, fonction informative)
·                     D’infimes indices pour la poursuite de l’intrigue :
C’est la mention de la « pauvre jeune fille », dans laquelle on reconnaît après coup Victorine Taillefer. Pourquoi elle ? Peut-être parce qu’elle représente le choix que devra faire Rastignac : succomber à la tentation du mal (le plan de Vautrin) ou suivre le chemin de la vertu.
De plus, le lecteur sait que le roman finira tristement, puisque l’auteur pressent quelques larmes possibles chez le lecteur.
Cela permet au lecteur d’entrer petit à petit dans le roman, grâce à ces quelques indices divulgués au cours de l’incipit. (fonction d’introduction, fonction dramatique, de drama/action)
La particularité parisienne
– L’auteur en effet présente comme exceptionnelle la situation géographique du roman. Il suppose une particularité liée à la vie parisienne, qui deviendrait incompréhensible une fois que l’on s’éloigne de la capitale.  « Sera-t-elle comprise au-delà de Paris ? ».
– Cela permet également de faire de son roman une œuvre hors du commun, tout comme le sujet qu’elle aborde. En effet, la formule « cette vallée […] si terriblement agitée qu’il faut je ne sais quoi d’exorbitant pour y produire une sensation de longue durée » semble annoncer que le roman va prendre pour sujet un de ces événements exorbitants ». Cela a pour but de renforcer l’attrait du roman et d’aiguiser la curiosité du lecteur. (Fonction de séduction et d’accroche)
Ces évènements sont créés par la rencontre des vices et des vertus, grandes catégories morales, mais, s’ils parviennent un instant a marqué le public, la vie reprend rapidement son cours (comparaison au char de Jaggernaut).
Paris s’apparente donc à un microcosme qui offre une vision exagérée, caricaturée et comme passée à la loupe des vices, des vertus et des actions des hommes.
L’interpellation du lecteur
– L’auteur, après avoir souligné à quel point les émotions, aussi fortes soient-elles, s’estompent rapidement dans les cœurs parisiens, il s’adresse directement au lecteur, par le biais de la 2e personne du pluriel : « Ainsi ferez-vous ». L’intérêt de ce passage est qu’il décrit l’acte de lecture (bien assis dans un fauteuil, curiosité du lecteur, son sentiment final). (fonction de séduction)
– Ceci est un prétexte pour Balzac qui revendique l’authenticité, la vérité de ce récit : « All is true », affirme-t-il en reprenant la formule de Shakespeare (sous-titre de la pièce Henry 8). Cela nous invite bien sûr à considérer a posteriori cette déclaration à la lumière de ceux qui ont pensé le réalisme. Balzac joue ici à l’illusionniste qui crée un monde parallèle, qu’il veut plus vrai que le monde réel. (fonction : l’incipit définit le type d’écrit et établit le pacte de lecture). Ici, sur quelle base est défini le pacte de lecture ? Le lecteur doit prendre pour vrai tout ce qu’il va lire et se laisser gagner par l’émotion.
– Cet élément du pacte est défini par la dernière phrase de l’incipit, qui met l’accent sur la possibilité pour chacun de se retrouver dans l’histoire qui va être contée.
Ceci est donc un incipit (de « incipio » en latin qui signifie « commencer »), c’est-à-dire les premières pages ou les premiers paragraphes d’une œuvre littéraire, le plus souvent un roman. L’incipit présente traditionnellement quelques caractéristiques :
·                     il donne les informations de base (où quand, qui ?…).
·                     il présente les modalités du récit (qui raconte ? Quel est le genre du texte ?) et noue le pacte de lecture (le pacte de lecture: il s’agit d’une sorte de programme accepté par le lecteur. Tout texte propose un pacte de lecture. Le lecteur doit accepter un certain nombre de contraintes pour « entrer » dans le texte, notamment par rapport à la « réalité » de ce qu’il lit).
·                     Il cherche à intéresser le lecteur.
·                     Il incite le lecteur à entrer dans l’action, dans la drama (fonction dramatique de l’incipit).
Quel est le point de vue adopté dans cet incipit ?
Le narrateur est un narrateur omniscient (focalisation zéro) : il connaît même la fin de l’histoire. On sent dans cet incipit qu’il maîtrise tous les fils du récit et qu’il joue de sa position surplombante (au-dessus de la vallée).


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